00 17/10/2012 17:30
L'orologio

L'orologio, il dio sinistro, spaventoso e impassibile,
ci minaccia col dito e dice: Ricordati!
I Dolori vibranti si pianteranno nel tuo cuore
pieno di sgomento come in un bersaglio;

il Piacere vaporoso fuggirà nell'orizzonte
come silfide in fondo al retroscena;
ogni istante ti divora un pezzo di letizia
concessa ad ogni uomo per tutta la sua vita.

Tremilaseicento volte l'ora, il Secondo
mormora: Ricordati! - Rapido con voce
da insetto, l'Adesso dice: Sono l'Allora
e ho succhiato la tua vita con l'immondo succhiatoio!

Prodigo! Ricordati! Remember! Esto memor!
(La mia gola di metallo parla tutte le lingue).
I minuti, mortale pazzerello, sono ganghe
da non farsi sfuggire senza estrarne oro!

Ricordati che il tempo è giocatore avido:
guadagna senza barare, ad ogni colpo! È legge.
Il giorno declina, la notte cresce; ricordati!
L'abisso ha sempre sete; la clessidra si vuota.

Presto suonerà l'ora in cui il divino Caso,
l'augusta Virtù, la tua sposa ancora vergine,
lo stesso Pentimento (oh, l'ultima locanda!),
ti diranno: Muori, vecchio vile! È troppo tardi!

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Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit: « Souviens-toi!
Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible;

Le Plaisir vaporeux fuira vers l’horizon
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
À chaque homme accordé pour toute sa saison.

Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! — Rapide, avec sa voix
D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde!

Remember ! Souviens-toi ! prodigue ! Esto memor!
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or!

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente ; souviens-toi!
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le Repentir même (oh ! la dernière auberge!),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard! »
[Modificato da Vinum Divinum 18/10/2012 12:24]


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"Pandite nunc Helicona, deae, cantusque movete..."